La grande distribution et le drive : le point en 2024
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Redéfinir la façon de faire ses courses. Opter pour la rapidité, la simplicité et la praticité. C’était la promesse du drive en magasin. À ces débuts, ce n’était peut-être qu’une simple tendance, mais aujourd’hui c’est un concept qui semble bien ancré auprès des consommateurs. Il s’agit même désormais d’une réponse stratégique aux nouvelles habitudes d’achats de la part des enseignes de la grande distribution. Un secteur dont l’ensemble du paysage s’en voit transformé. Dans cet article, nous vous présenterons ce phénomène de ses débuts aux tendances actuelles en France.
L’évolution du drive en France
Les origines du drive en magasin dans le nord de la France
Tout d’abord, qu’est-ce que le concept du drive ? Il consiste à rester dans sa voiture et à réceptionner sa commande. En ce sens, c’est un principe originaire des États-Unis. Ce pays étant le berceau de la restauration rapide à l’image de Macdonald et autres Fast-foods. Toutefois, ce modèle s’est très vite importé dans le reste du monde et notamment, en France, avec l’arrivée de franchises sur le territoire hexagonale.
Cependant, le drive dans la grande distribution semble être d’origine française. En effet, le « premier drive » est né en 2000, à Leers avec l’enseigne Auchan Express. Pourtant, ce n’est pas encore exactement le drive tel que nous le connaissons aujourd’hui. En effet, il s’agissait de passer commande sur place et non en ligne. L’intérêt était de pouvoir commander des articles lourds et volumineux comme des packs de lait ou d’eau.
Ce n’est qu’en 2004 que le retrait automobile voit réellement le jour avec la naissance du Chronodrive de Marcq-en-Barœul dans les Hauts-de-France. Cette fois-ci, il est bien question de passer commande en ligne de produits alimentaires avant de venir récupérer ses courses en voiture aux bornes extérieures du magasin et comme le dit si bien le slogan de l’enseigne : « Ne faites plus vos courses, passez les prendre !« .
Une croissance remarquablement rapide
Le drive est un concept qui séduit rapidement les consommateurs pour sa praticité et son gain de temps. Si bien que rapidement, les grands du secteur comme Leclerc, Intermarché ou Carrefour emboîtent le pas au pionnier Auchan. En 2007, Leclerc ouvre son premier service de drive dans son enseigne de Roques-Sur-Garonne en Occitanie. S’ensuit une véritable course à l’expansion à travers la France et ce, quel que soit l’enseigne.
À noter que cette même année, Intermarché inaugure de son côté le premier drive piéton du territoire, très vite rejoint par Leclerc et Cora. Ce concept est similaire au drive en voiture si ce n’est que celui-ci répond à un besoin des personnes vivant en centre-ville. Ces derniers peuvent ainsi bénéficier du retrait de leurs commandes mais à pied !
Quelques années plus tard, en 2013, la France comptait plus de 2 000 points de retrait automobile ouverts selon AgroMedia contre 3 000 en avril 2014. Tandis qu’en 2022, Statista rapporte que le nombre de drives en France s’élève à plus de 7 000. Une croissance survitaminée par la pandémie de Covid-19. Cette dernière a conduit à minimiser les contacts et à éviter les foules en magasins. C’est ainsi que logiquement, les personnes se sont tournées massivement vers ce mode de retrait. Habituées aux confinements et aux restrictions, elles ont découvert les avantages de ce mode d’achats pour ensuite l’intégrer dans leurs habitudes de consommation.
En d’autres termes, l’avènement du commerce en ligne et la Covid-19 ont boosté l’évolution du drive en France ces dernières années. Une évolution portée par les acteurs de la GMS comme Leclerc.
Les différents types de drive existants
Le drive solo : autonomie et flexibilité
Le drive solo est un modèle de drive indépendant, c’est-à-dire qu’il est physiquement séparé d’un magasin. Ce type de drive se rapproche d’un entrepôt et fonctionne donc comme une entité autonome où les commandes sont préparées et stockées directement sur place. L’avantage du drive solo réside dans sa flexibilité géographique : il n’est pas nécessaire d’avoir un magasin à côté. Ce modèle permet aussi d’éviter de mobiliser le personnel de son magasin et d’en préserver les ventes. Toutefois, il faut savoir qu’il nécessite des investissements financiers conséquents.
Chronodrive est une des enseignes emblématiques qui utilise ce principe. Ses sites sont exclusivement dédiés à la préparation et à la distribution des commandes passées en ligne, sans être attachés à un supermarché ou hypermarché.
Le drive picking : efficacité d’un modèle intégré
L’un des modèles les plus courants en France : le drive adossé. Il s’agit d’un drive attaché directement à un magasin physique. Les commandes effectuées en ligne sont préparées dans les rayons du magasin principal par les employés dédiés et les clients peuvent les récupérer dans des points de retrait situés à proximité. De cette façon, les enseignes tirent parti de leurs infrastructures existantes et réduisent ainsi les coûts de gestion des stocks et de personnel.
Le drive adossé : proximité et autonomie
Le drive adossé est un modèle de drive qui se situe à proximité immédiate d’un magasin physique. Toutefois, à l’inverse du drive picking, il dispose de son propre stock ce qui lui confère une certaine autonomie. Les commandes passées en ligne sont préparées à partir des produits stockés spécifiquement pour le drive. Ce modèle combine les avantages d’une localisation stratégique proche du magasin avec l’efficacité d’une gestion indépendante des stocks.
Parts de marché et concurrence en 2024
Répartition des parts de marché
12 milliards d’euros. C’est le chiffre d’affaires généré par le secteur du drive en 2023 et en France selon Statista. Soit une augmentation de 12 % comparé à 2022. Un secteur largement dominé par E. Leclerc qui détient alors 46 % des parts de marché d’après les Editions Dauvers. Contre 13 % ex æquo pour Carrefour et Intermarché. Courses U et Auchan suivent respectivement à 10 et 9,5 %.
Des chiffres en corrélation avec le secteur de la distribution alimentaire en général où trois leaders continuent de dominer en 2024 : E. Leclerc (24,1 %), Carrefour (20,6 %) et Les Mousquetaires (17,2 %). Suivis de près par Système U (12 %) et Auchan (8,8 %).
Cette année, E. Leclerc continue donc de mener la danse, mais le groupe des Mousquetaires n’est pas à sous-estimé puisqu’il connaît un pic de performance et de gain de parts de marché contrairement à Carrefour qui en perd.
En somme, même si les ouvertures de drive se font plus rares, la croissance de ce secteur ne cesse d’impressionner !
Les facteurs de succès des leaders du marché du drive
Plusieurs facteurs peuvent expliquer le succès des leaders du marché.
La gestion des stocks notamment. En effet, les enseignes qui réussissent à maintenir des niveaux de stock optimaux et qui évitent les ruptures gagnent davantage la confiance des consommateurs. Certaines enseignes, comme Leclerc Drive, proposent même le remplacement des produits par des articles similaires en cas de rupture !
Le prix est un autre levier qui peut expliquer le succès d’une telle offre. Proposer des prix équivalents à ceux proposer en magasin est déjà un premier facteur qui sait convaincre le consommateur de se tourner vers le drive. De plus, certains optent pour des politiques tarifaires agressives pour rester compétitifs face à leurs concurrents.
Autre facteur : la localisation des points de retrait automobile. Les enseignes qui ont investis dans des emplacements stratégiques, proches de zones résidentielles ou de grands axes routiers bénéficient d’un trafic plus important. Les consommateurs vont en effet privilégier les retraits automobile qui se situent par exemple sur leur chemin travail-maison.
Enfin, l’innovation dans les services proposés joue un rôle important. Certains acteurs de la grande distribution se sont par exemple tournés vers les drives piétons que nous évoquions précédemment, pour attirer une clientèle supplémentaire. D’autres proposent des offres spécifiques aux utilisateurs réguliers pour fidéliser encore davantage les consommateurs.
Au vu de la concurrence en 2024, il est certain que d’autres innovations et facteurs de succès verront le jour. Les enseignes qui parviendront à innover tout en restant compétitives sur les prix et la gestion des stocks seront celles qui continueront à dominer le marché du drive en France.
Les défis et les enjeux du drive en France
Les enseignes de la GMS font face à plusieurs défis pour maintenir et développer leur offre de drive.
La logistique est l’un des premiers. Gérer les flux de produits dans les entrepôts, préparer les commandes et leur livraison aux points de retraits sont des tâches qui nécessitent beaucoup de coordination. En effet, les problèmes de saturation sont vite arrivés et ils surviennent notamment en périodes de forte demande, comme les sorties de bureau, les fêtes ou les promotions. Des éléments qui peuvent mettre à rude épreuve les enseignes concernant la capacité à répondre efficacement aux commandes.
La gestion des stocks qui font le succès de certains acteurs de la grande distribution reste néanmoins un défi conséquent. Les enseignes doivent s’assurer que les produits commandés en ligne sont disponibles, et ce, en temps réel. Sans pour autant surcharger leurs entrepôts. L’optimisation de l’inventaire est alors un levier stratégique pour éviter ruptures de stock et coûts supplémentaires. C’est pourquoi, il est nécessaire de se tourner vers des solutions logicielles comme les systèmes de gestion de stock automatisés.
Ces défis doivent être surmontés afin de pouvoir répondre aux demandes des consommateurs. Ces derniers s’attendent à une expérience d’achat fluide et rapide. Ce que le drive peut tout à fait apporter à condition que les ruptures se fassent rares et que la logistique soit bien huilée.
Les consommateurs sont aussi plus pointilleux sur les choix des produits que ce soit en termes de qualité, mais aussi de disponibilité. Depuis les débuts du retrait automobile en France, les clients s’accordent à dire que le point noir de ce modèle de retrait réside dans les différences entre les produits disponibles en drive et ceux disponibles en magasin. Les enseignes devront donc continuer leurs efforts sur l’élargissement de leur gamme de produits proposés en drive.
Côté qualité, les produits premium et le bio sont de grands attendus. Cela rejoint le fait d’être en mesure de les proposer quel que soit leur circuit de distribution (drive ou magasin) mais également le fait que les clients ont un besoin de transparence. Toutes les informations relatives aux produits devront être disponibles et visibles depuis le site ou l’application où ils passent leur commande.
En termes de services, la demande pour des plages horaires élargies et des services complémentaires comme le drive piéton ou la livraison à domicile continue de croître.
Des jours prospères à venir pour la GMS et le drive
Le drive, en tant que canal de distribution flexible et évolutif, reste une pierre angulaire pour l’avenir de la grande distribution en France. D’ici à 2025, il faut s’attendre à une continuité dans le développement de ce secteur sur le territoire Français avec une diversification des services proposés. Les enseignes devront donc savoir rester agiles pour s’adapter aux changements dans les attentes des consommateurs et aux évolutions du marché. Celles qui réussiront à optimiser leurs stocks, à innover dans leurs offres et à comprendre les nouvelles attentes de leurs clients resteront leaders sur ce marché en pleine expansion.
Et pour demeurer compétitif dans cet environnement dynamique, il faut suivre les tendances actuelles et adopter les meilleures pratiques. Faites confiance à Videor Software pour vous accompagner avec nos solutions logicielles adaptées aux grandes surfaces et enseignes de la grande distribution. Envie d’en savoir plus ?Demandez une démo gratuite ou contactez-nous dès aujourd’hui pour découvrir comment nos outils peuvent transformer votre gestion du drive.